À mes amies les licornes /
To my Friends the Unicorns


Parisian Laundry, Montréal, Québec.

6 septembre - 12 octobre 2013 



À mes amies les licornes

Et au Marquis de Sade,

À la campagne, je brosse et soigne les chevaux, alors qu'en ville des hordes de citoyens en colère se révoltent et prennent les rues.

De retour à l’atelier, je ne suis pas libre, des licornes s’emparent de moi. Animaux imaginaires et utopiques, idoles des petites filles et des vierges, les licornes m’ordonnent de les brosser, je suis leur prisonnière. Mon atelier est leur écurie. Leurs robes et crinières terminées, elles en veulent toujours plus. Je leur peins quelques dictateurs pour les exciter. Leurs cornes deviennent très dures et pointues. Satisfaites, elles me libèrent. Je suis maintenant un oiseau. Mes rêves sont chevaux ailés et le soleil révolutionnaire me sourit, alors que madame La Richesse déçue lève sa jupe et pourlèche ses lèvres maigres et salaces.

L'oiseau saute sur une branche et avale un fruit.

La licorne gambade puis repose sa tête sur les genoux calleux de l'utopie.



Presse/Press:
1. Le Devoir 2013

To My Friends the Unicorns

And to the Marquis de Sade,

In the country I groom horses, while in the city hoards of angry citizens revolt and take to the streets.

Back at the studio, I am not free, I have been captured by unicorns. Imaginary and utopic animals, idols of little girls and virgins, the unicorns order me to brush them, I am their prisoner. My studio is their stable. Their coats and manes rendered, they still want more. To excite them, I paint some dictators. Their horns grow very hard and pointy. Satisfied, they set me free. I am now a bird. My dreams are winged horses, and a revolutionary sun smiles at me while Madame La Richesse, disappointed, lifts her skirt and licks her thin and salacious lips.

The bird springs onto a branch and swallows a fruit.

The unicorn frolics, then rests her head on the calloused knees of utopia.