Tous les oiseaux sont ici


Künstlerhaus bethanien, Berlin, Allemagne.

2 - 17 mai 2009



La peinture de Cynthia Girard évite consciemment les notions de professionnalisme et de virtuosité académique. Ses tableaux et installations sont des récits sur la peinture elle-même, dans lesquels elle se préoccupe des questions de représentation et du dépassement du conflit entre abstraction et figuration, entre représentations purement formelles et narratives. En s'appropriant des éléments du Minimal, du Hard-Edge, de l'Op-Art ou du Néo-Expressionnisme dans ses œuvres et en les mélangeant avec des influences de l'art populaire, des arts appliqués, de l'illustration de livres pour enfants et de l'Outsider-Art, Girard remet en question les hiérarchies habituelles de l'art contemporain. Ses peintures et ses sculptures fonctionnent souvent comme les éléments d'une scène, qui intègre les spectateurs et prolonge la composition picturale en une expérience spatiale.

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Tous les oiseaux sont ici, par exemple, ressemble à une pièce de théâtre imaginaire. La gigantesque peinture d'un mur de prison stylisé divise l'espace en deux zones. Dans la zone en noir et blanc de l'avant-plan, un masque surdimensionné, apparemment archaïque, en carton noir, et des portraits des modèles littéraires de Girard, Elfriede Jelinek et Emily Dickinson, adoptent la fonction de "gardiens" ou d'assistants, attirant le spectateur dans l'image et lui facilitant l'accès. Dans l'œuvre de Girard, la porte métaphorique de l'interprétation d'une œuvre d'art prend une forme réelle. On peut ainsi pénétrer dans la deuxième partie de l'exposition par une entrée ménagée dans l'image de la prison - en passant dans une cellule dominée par les couleurs.

Outre des sculptures en forme d'œuf aux couleurs vives réalisées en papier mâché et un costume de serpent en papier mis au rebut, on trouve ici des œuvres à la gouache de petit format, dans lesquelles des oiseaux peuplent des structures architectoniques abstraites - sans que l'on sache vraiment s'ils sont des habitants ou des prisonniers.

Dans Tous les oiseaux sont ici, Girard transmet plusieurs significations dialectiques à travers le motif de la prison : c'est une métaphore des délimitations restrictives de l'espace pictural, d'un lieu de retraite volontairement choisi pour expérimenter des visions, de la position d'un outsider social, ou encore c'est un emblème de la perception conventionnelle, à laquelle il s'agit d'échapper.



Presse/Press:
1. Be Magazin 2009

Cynthia Girard’s painting consciously avoids notions such as professionalism and academically schooled virtuosity. Her pictures and installations are narratives about painting itself, in which she concerns herself with questions of representation and with overcoming the conflict between abstraction and figuration, between purely formal and narrative depictions. By appropriating elements of Minimal, Hard-Edge, Op-Art or Neo-Expressionism in her works and blending them with influences from folk art, applied art, children’s book illustration and Outsider-Art, Girard questions the customary hierarchies of contemporary art. Her paintings and sculptures often function like components of a stage, which integrates the viewers and extends the painterly composition into a spatial experience.

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Tous les oiseaux sont ici, for example, resembles an imaginary stage play. The gigantic painting of a stylised prison wall divides the space into two zones. In the black and white area of the foreground, an oversized, apparently archaic mask made of black cardboard and portraits of Girard’s literary role models Elfriede Jelinek and Emily Dickinson adopt the function of ‘warders’ or helpers, fetching the viewer into the image and making it easier for him/her to gain access. In Girard’s work, the metaphorical door to the interpretation of an artwork takes on a real form. One is thus able to enter the second part of the exhibition through an entrance let into the prison image – passing into a cell dominated by colours.

Besides brightly-coloured egg-shaped sculptures made with papier maché and a discarded paper snake costume, here one finds small-format gouache works, in which birds populate abstract architectonic structures -– although it remains unclear whether they are inhabitants or prisoners.

In Tous les oiseaux sont ici, Girard conveys various dialectical meanings through the motif of the prison: it is a metaphor of the restrictive delineations of pictorial space, of a voluntarily chosen place of retreat to experience visions, of the position of a social outsider, or it is emblematic of conventional perception, from which the aim is to escape.