Pierre Vallières + Josée Hivon

Galerie Optica, Montréal, Québec.
12 mai - 16 juin 2012



La femme tortue nous montre son doigt
la dictature censure ses fesses

Des balounes hautes dans le ciel
avec un seul oeil
surveillent

Les femmes en cavale érigent des barricades
femmes hiboux
femmes papillons
femmes masquées
femmes rêveuses
lascives se faisant mordre un doigt par le perroquet
en plein vol alors que les banderoles de fanion nous annoncent
école / prison / hôpital

lire la suite

Les oiseaux et insectes
tels des muséologues
protègent ce qui reste de rêve

Pierre Vallières est peint à vif
révolutionnaire et lumineux
les moineaux telles les mésanges dans Cendrillon
s'envolent avec son visage
une face robe de bal
pour la pensée contestataire

Les écrits de Josée Yvon hantent ce projet
les idéologies révolutionnaires sont repeintes
alliant imaginaire et politique

Quelles seront les utopies de demain
entre économie de libre marché
et solidarité
se frayer un passage

Reprendre le rêve surréaliste dans un monde où
les animaux sont nos complices
à l'abri du langage
solidaires de nos corps déplumés
ces corps biopolitisés

Muettes, inquiètes mais vainqueures
de couleurs envahies
lascives et vengeresses
dans les souterrains de l'imaginaire



Presse/Press
1. Art Papers 2012
2. Le Devoir 2012
The tortoise-woman shows us a finger
dictatorship censors her ass

Ballons soaring high
as their single eye
keeps watch

Women on the run raise barricades
owl women
butterfly women
masked women
dreamy women
lascivious, a finger caught in the flying parrot’s beak
as pennant banners herald
school / prison / hospital


read more


Birds and insects
like museologists
watch over what’s left of our dreams

Pierre Vallières painted to the quick
revolutionary and luminous
sparrows like Cinderella’s titmice
fly with his face
an evening dress
for a revolutionist’s thought

Josée Yvon’s writings haunt this project
revolutionary ideologies repainted
melding the imaginary and the political

What will tomorrow’s utopias be
working out a passage between
free-market economics and
solidarity

Taking up the surrealist dream in a world where
animals are our accomplices
sheltered from language
united with our denuded
bio-politized bodies

Silent, worried but victorious
colour-saturated
lascivious, vengeful,
in the undergrounds of imagination


Cynthia Girard
Traduction/Translation : Ron Ross