La Secte de la Souris Volante


Oboro, Montréal, Québec.
26 mai - 23 juin 2007



La secte de la souris volante de Cynthia Girard rassemble des nouvelles peintures, des installations et des sculptures sonores. L’artiste lancera son recueil de poésie, La secte de la souris volante, lors du vernissage de l’exposition et en lira quelques extraits.

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Dans ma tête il y a un tombeau et des tableaux. Dans le tombeau il y a des sculptures de style égyptien-western et sur les tableaux il y a ce qu’il y a dans ma tête. Mes yeux sont comme des portes, oui mes yeux sont les portes du tombeau qui est dans ma tête et le cerveau c’est la momie emmaillotée de mes idées mortes mais qui peuvent revenir à la vie si seulement, si seulement on me fait des offrandes. Mais personne ne me donne rien , ils me disent que je suis vivante alors je dois le faire moi-même. Je me peins à moi-même des offrandes pour revenir à la vie en passant par la porte de mes yeux, je me fais des peintures de choses que je désire et dans lesquelles je veux m’inscrire. Je suis Néfertiti, je suis Cléopâtre, je suis vengeresse et surtout peintre et je veux séduire à grands coups de pinceau.

Je peins des insectes, des clés poilues, des pieds coupés, des chandelles qui coulent, des femmes de bois, des oeils-de-dieu, des cercueils florissants, des araignées, des dinosaures et des fleurs et des papillons. Je peins pour trouver le passage vers l’autre vie, l’autre coté de l’écran du monde. Avec ma main, je tiens un vrai pinceau qui dégouline, et je trace des lignes croches sur la toile, ma main n’est pas parfaite, ma main est corps, ma main est sale. Elle est pleine de colle et de farine car je fais du papier mâché avec mes mains maladroites, mes mains qui puent qui rotent et qui pètent. Mes mains sont rabelaisiennes et heureuses. Et elles courtisent la souris volante, qui elle seule peut passer à travers les mondes et j’enfourche mon pinceau sauvage vers l’autre monde.

Les roches pleurent et j’ai bien peur. J’ai la face comme un soleil, j’ai la face comme une pizza soleil en anamorphose, je suis distordue tandis que la mouche se colle au ruban pour toujours. [C.G.]


Cynthia Girard’s The Sect of the Flying Mouse brings together paintings, installations and sound sculptures. The opening will also be the chance for the artist to launch her most recent collection of poems: The Sect of the Flying Mouse, of which she will read a few excerpts.

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Inside my head there is a tomb and many paintings. In the tomb there are Far-West Egyptian-style sculptures, while the paintings reflect what is in my head. My eyes are like doors, yes, my eyes are the doors of this tomb and the brain is the bound up mummy of my dead ideas; which nonetheless can come back to life, but only if, only if they give me offerings. But nobody gives me anything, they tell me I am alive, so I must do it by myself. I paint offerings to myself so that I can come back to life through the doors of my eyes, I make paintings of the things I desire and of which I want to be a part. I am Nerfetiti, I am Cleopatra, I am vengeful and above all a painter who wants to seduce with wondrous brush strokes.

I paint insects, hairy-keys, cut-off feet, dripping candles, wooden women, God’s Eyes, flowering coffins, spiders, dinosaurs and, flowers and butterflies. I paint to find the way through this other life, the world beyond the screen. With my hand I hold a true dripping paintbrush, and I draw crooked lines on the canvas, my hand is not perfect, my hand is body, my hand is filthy. It is covered with glue and flour because I make papier mâché with my clumsy hands, my hands that reek, burp and fart. My hands are Rabelaisian and cheerful. And they flirt with the flying mouse, who is the only one able to make his way through different worlds and I mount my wild brush to the outer world.

Stones sob and I am fearful. My face is like a sun, my face is like an anamorphic sun-pizza, I am distorted while the fly gets stuck on the tape; forever. [C.G.]